Après déjà 2 reports pour cause de pluie battante, nous avons décidé de maintenir notre sortie papillons de nuit le samedi 24 août malgré une météo annoncée plutôt mitigée.
Au départ du parking du Mont Mourex, Stéphane Gardien, notre guide pour cette sortie, est lourdement chargé de livres spécialisés, boites de collecte d’insectes et lampe à UV : le matériel dont nous aurons besoin pour attirer puis identifier les papillons parmi les quelques 5’500 hétérocères (c’est-à-dire les espèces de papillons de nuit) vivant en France !
Nous apprenons d’ailleurs à cette occasion que les papillons de jour, eux, ne sont que 20 fois moins soit 250 espèces environ…et sont beaucoup mieux connus que leurs compères nocturnes.
Nous cheminons dans la prairie sèche, traversons quelques ronces et arrivons vers un espace parsemé d’arbres que Stéphane juge utiles pour nous protéger du vent – car les papillons n’aiment pas du tout le vent-, tout en étant suffisamment ouvert pour nous permettre d’installer une lampe à UV spéciale et un drap sur lequel viendront se poser les insectes nocturnes attirés par la lumière ultraviolette.
Belle surprise : une jolie mante religieuse qui apporte ses airs d’alien à notre soirée.
Première épreuve de la soirée : Stéphane teste nos connaissances sur les insectes et la classification des différentes espèces : une araignée est-elle un insecte ? une fourmi ? et une mouche ?
(petit rappel : on estime qu’il existe 3 à 8 millions d’espèces d’insectes dans le monde et c’est le groupe d’animaux le plus diversifié sur Terre. Un insecte a un corps en 3 parties distinctes – tête, thorax et abdomen, 6 pattes articulées, souvent mais pas toujours des ailes, des antennes et un exosquelette).
C’est l’occasion de réviser nos lointaines notions de grec et de latin qui se révèlent toujours utiles pour se repérer entre les :
- Les diptères (mouches, moustiques) avec leurs 2 ailes,
- Les hyménoptères (abeilles, guêpes, fourmis) et leurs ailes membranées,
- Les coléoptères (scarabées, coccinelles ou hannetons) avec leurs ailes en fourreau,
- Les orthoptères (grillons, sauterelles et criquets) et leurs ailes droites
- Ou encore les lépidoptères (les papillons) et leurs ailes à écailles qui sont les stars de notre soirée.
Guidés par Stéphane, nous retraçons ensuite les 4 stades du cycle de la vie de nos lépidoptères : les œufs, la chenille (larve), la chrysalide (nymphe), et le papillon adulte (imago) qui apparait après sa fameuse métamorphose.
Nous piqueniquons en attendant la tombée de la nuit, avec une dégustation de tomates cerises de Patrick, du gâteau au chocolat de Tamara ou de la tarte aux prunes de Jean-Christophe.
Le vent s’est malheureusement levé et les conditions ne sont pas les meilleures pour les papillons…néanmoins, nous commençons à voir se poser différents insectes sur le drap posé autour de la lampe.
Deuxième épreuve : aller délicatement collecter chaque insecte dans un flacon transparent puis le ramener vers le groupe.
Troisième épreuve : procéder à l’identification du papillon, grâce aux livres de Stéphane et surtout à sa grande connaissance des espèces. S’agit-il d’un papillon de la famille des géomètres, des écailles, des noctuelles, des drépanes ou des bombyx ?
Nous sommes surpris par la variété des formes d’ailes, d’antennes (les papillons de nuit étaient autrefois appelés hétérocères ce qui signifie “antennes de formes différentes”) et de couleurs : la Citronnelle rouillée toute de jaune vêtue, la pyrale du buis toute jolie en noir et blanc, la noctuelle du coudrier beaucoup plus sobre en brun, le Crambus des chaumes avec son nez pointu, L’Hameçon avec sa coloration ocre orangée sans compter la zeuzère du poirier qui a des airs de petit poisson volant argenté.
La pluie menace…nous relâchons les papillons et sommes obligés de plier bagage et de battre en retraite mais nous avons tout de même pu identifier plus de 19 espèces différentes de papillons de nuit !