Bertrand Girod de l’Ain

Figure du Pays de Gex, Bertrand Girod de l’Ain nous a quittés, décédé fin janvier à 98 ans.

Brillant intellectuel parisien, il était professeur d’université, spécialisé dans les sciences de l’éducation. Longtemps journaliste au journal « Le Monde » ses analyses faisaient autorité. On redoutait ses remarques caustiques.

On connait moins le rôle qu’il a joué au Pays de Gex, plus discret mais souvent déterminant, notamment dans la longue gestation de la Réserve naturelle de la Haute Chaine du Jura. Sa famille, noblesse d’Empire, possédant de vastes domaines sur la Haute Chaine, sous le col de Crozet, au Fierney et à la Ramaz, Il a mis son talent, ses relations, sa connaissance des « codes » avec l’Administration et les élus, au service de la réserve naturelle, dès le début.. Un atout inestimable.

Il a accueilli, plus d’une fois, dans le château de Chevry, dans une ambiance décontractée et élégante, des réunions d’associations, comme AGENA ou les ARN, où l’on abordait des dossiers complexes. Son intelligence permettait souvent de trouver les bonnes idées.

Bertrand Girod de l’Ain a été, dans les années 1990’ à un moment crucial pour la réserve, membre des ARN. Un appui exigeant, pas toujours commode. Il savait tenir tête aux lobbies et aussi, à l’occasion, aux représentants de l’Etat … En 1996, le mouvement des « Usagers », rassemblement hétéroclite d’opposants de tous poils, plus ou moins télécommandé par quelques élus locaux, a fait les frais de ses réparties cinglantes. Attaché à ses propriétés il n’admettait pas que d’autres, bien moins légitimes que lui, tentent de s’en servir pour sauvegarder leurs intérêts corporatistes, contre la réserve naturelle.

Rien ne l’obligeait à s’engager dans cette véritable action citoyenne, où il n’avait rien à gagner. Mais,  en « grand seigneur », il avait la conviction d’être de son temps, de défendre l’intérêt général et une juste cause pour l’avenir de la planète – comme on dit aujourd’hui –  et des jeunes qui ont toujours été au cœur de ses préoccupations…

Pierre-Maurice LAURENT

La corydale creuse

Les stars du printemps (nivéole de printemps, jonquille, narcisse, dent de chien, crocus) se montrent et accaparent toute l’attention des promeneurs.

Mais il existe une plante discrète qui leur sert de toile de fond, vit en sous-bois et bords de haies et qui mérite notre attention: La corydale creuse avec ses coloris allant du rose foncé au blanc.

Description :

La corydale creuse (corydalis cava L.), aussi dénommée corydale à tubercule creux ou fumeterre creuse, est une plante vivace herbacée de la famille des fumariacées.

Elle tient son nom de la forme en casque de sa fleur (korys en grec) et de son tubercule creux (cava en latin). Elle se caractérise par ses feuilles pétiolées, 2 fois tripartites avec des segments très découpés et dentés.

La tige se termine par un tubercule creux de 1 cm. Sa hauteur est de 15 à 30 cm. Celle-ci supporte une grappe dense d’une vingtaine de fleurs en forme d’éperon arqué en arrière de la pointe. La couleur va du rose foncé au blanc. Elle a des petits sépales simples à la base des fleurs.

Elle possède 2 à 3 graines dans un fruit allongé en forme de gousse pointue de 1 à 2 cm.

Photos: Jean-Loup Gaillard

Floraison – Reproduction :

Elle se produit de mars à mai. Son parfum rappelle le miel.

Elle est mellifère, attire les abeilles noires (apis mellifera) qui la butinent. Les fleurs sont rapidement fécondées, le feuillage fond et les gousses laissent échapper leurs graines qui sont disséminées par les fourmis. La nouvelle plante fleurit 3 ans après sa germination.

Habitat :

Elle se trouve dans les sous-bois, haies, lieux humides et frais, forêts de feuillus calcaires. Ses effectifs sont stables.

Propriétés :

Plante à ne pas ingérer. Son tubercule contient des alcaloïdes toxiques. Cette plante servait comme anesthésique et vermifuge. Aujourd’hui, elle est utilisée, au niveau médical, dans des préparations possédant des effets calmants sur le système nerveux.

Plante avoisinante :

Ne pas confondre avec la corydale à bulbe plein (corydalis solida). Celle-ci a un bulbe plein, sa grappe comporte une dizaine de fleurs. Elle possède des bractées multilobées à la place de sépales simples.

Source: Wikipedia
Source: Wikipedia

Petite info où les voir :

Il y en a à deux pas d’ici. Passez le pont Carnot en direction de Vulbens, montez au pied du Vuache en passant par Chevrier.

Suivez le sentier balisé indiquant l’oratoire, les corydales tapissent le sous-bois. Il y en déjà au parking en bord de route. Les deux espèces sont présentes. De plus, selon les années, mi-mars-début avril, vous pouvez l’observer avec les nivéoles de printemps, les jonquilles, les dents de chien, les violettes.

C’est vraiment féerique !

Jean-Loup Gaillard/Emmanuelle Lugand

A la découverte de la Réserve Naturelle avec Guillaume Cadier, adjoint au conservateur

Samedi 22 octobre au matin, une dizaine d’adhérents de notre association se sont retrouvés au départ du sentier du belvédère du Turet, au Col de la Faucille, pour (re)découvrir les missions de la Réserve naturelle et sa réglementation avec Guillaume Cadier, adjoint au conservateur de la Réserve Naturelle. Cette sortie sur le terrain était également l’occasion de faire mieux connaissance avec les « référents », des membres des ARN formés par la Réserve naturelle afin de pouvoir apporter leur aide bénévole sur certains projets.

Découvrez les actions de la Réserve naturelle à travers les réponses de Guillaume aux questions que nous avons posées lors de cette sortie !

Comment se passe le suivi du Grand Tétras dans la Réserve naturelle ?

Jusqu’à présent, des observations destinées à évaluer le nombre de Grand Tétras étaient organisées une fois par an au printemps sur les « places de chant », c’est-à-dire les sites plus ou moins ouverts dans lesquelles les mâles (les coqs) effectuent leur parade nuptiale pour conquérir les femelles (les poules) par le chant et parfois les affrontements. Une place de chant peut représenter une surface de plusieurs hectares et afin de la couvrir, plusieurs observateurs se répartissent « en affût ». Pour limiter au maximum le dérangement des Grands Tétras, les observateurs se camouflent sous un affût dès le milieu fin d’après-midi et y restent sans sortir jusqu’au lendemain matin, 1h après que le dernier mâle ait fini de chanter. Les observateurs identifient le nombre de mâles chanteurs à la vue ou à l’oreille, et comptent aussi les femelles, ce qui donne une idée du nombre d’individus sur chaque place de chant. Afin de minimiser encore les dérangements pour l’espèce, ce suivi ne sera fait que tous les 2 ans dorénavant.

Peut-on croiser le loup dans la Réserve naturelle ?

Oui, c’est possible. Toutes les études scientifiques le montrent, la zone de présence et décolonisation du loup est calquée sur celle du cerf. C’est ce qui s’est passé dans la Réserve naturelle : depuis 15 ou 20 ans, on voyait épisodiquement des loups de passage sur la Haute Chaîne, sans installation de meute, et maintenant les passages de loups sont de plus en plus réguliers parce qu’il y a eu une grosse augmentation des populations de cerfs. Cela est visible particulièrement dans toute la partie nord de la Réserve naturelle. Le loup est une espèce avec une dynamique de colonisation très forte, beaucoup plus forte que celle du lynx par exemple. Le loup est endurant, sans arrêt à la recherche de nouveaux territoires, et vit en meute, ce qui peut aussi aider à la progression de l’espèce.

Tiens, on entend un pic. De quel pic pourrait-il s’agir ?

Nous avons entendu le pic épeiche, mais une autre espèce plus rare est présente dans la Réserve naturelle : le pic tridactyle, beaucoup plus discret que le pic épeiche.

Nous venons de croiser des chasseurs. Ont-ils le droit de chasser dans la Réserve naturelle ? Quelles sont les règles ?

Le décret de création de la Réserve naturelle naturelle permet le maintien de la chasse, du pastoralisme et de l’exploitation forestière sur son territoire.

Cependant, un minimum de 10% de son territoire est classé en Réserve naturelle de chasse.

Par ailleurs, la chasse est interdite dans les Zones de quiétude de la faune sauvage en cas d’enneigement supérieur à 15 cm ou au plus tard, à partir du 15 décembre de chaque année.

Il y a également deux jours de « non chasse »  par semaine : le mardi et le vendredi.

La chasse est une « activité » traditionnelle qui, sur la Haute Chaîne, concerne principalement la « gestion » des populations d’ongulés. La maîtrise des populations de cerfs et de sangliers reste considérée comme étant nécessaire à la conservation de l’avifaune nichant au sol (à l’instar des tétraoninés) et à la conservation des pelouses d’alpage.

Et les chiens ? Souvent les randonneurs ne comprennent pas pourquoi leurs chiens sont interdits alors que les chasseurs peuvent venir avec leurs chiens.

Le maintien de la chasse a été une des conditions qui a permis la création de la Réserve naturelle. La chasse avec des chiens est ouverte légalement de septembre à fin février, parfois fin mars pour le sanglier. Les randonneurs qui viennent avec leur chien au printemps ou en été, par exemple, ne se rendent pas compte que la présence de leur chien peut vraiment mettre en danger des espèces, notamment les oiseaux qui nichent au sol comme la Gélinotte ou le Grand Tétras. La fréquentation touristique d’un site avec des chiens tenus ou non en laisse peut être parfois aussi impactante que la chasse sur certaines espèces sensibles.

Comment concilier les activités d’exploitation forestière et de pastoralisme avec la protection des espèces qui vivent dans la Réserve naturelle ?

Beaucoup d’aménagements sont faits. Par exemple, dès le 15 décembre et jusqu’à fin juin il n’y a plus d’exploitation forestière dans les zones de présence du grand tétras afin de minimiser l’impact sur les populations restantes ; cela est possible grâce à un partenariat avec les agents forestiers.

C’est la même chose pour le pastoralisme en termes de secteurs ou de pression de pâturage.

Il faut aussi comprendre que cela est intéressant pour des espèces comme le Grand Tétras de garder une alternance entre milieu forestier et milieu ouvert. Cette alternance est possible grâce à une vraie activité agricole.

L’an dernier il y avait 2 couples d’aigles royaux dans la Réserve naturelle. Est-ce toujours le cas ?

Depuis 20 ans, 2 couples d’aigles se reproduisent régulièrement dans l’enceinte de la Réserve naturelle. Cette année, nos suivis ne nous ont pas permis de voir des jeunes : est-ce un échec de la reproduction ? Est-ce à mettre en lien avec la sécheresse ? Rien n’est certain, mais nous savons qu’il y a eu également des échecs de reproduction chez le vautour fauve dans les Cévennes à cause de la grippe aviaire.  

Quelle est l’importance de la Réserve naturelle pour le lynx ?

La Réserve naturelle est d’une grande importance pour le lynx. Par exemple, grâce aux suivis (effectués tous les 2 ans par système de maillage équipé de piège photo (voir un article précédent pour plus de détail) nous avons pu identifier des jeunes lynx qui ont été ensuite retrouvés jusque dans la région de Champagnole : cela prouve que la Réserve naturelle peut servir de « réservoir » pour que l’espèce colonise d’autres secteurs.

Qui sont les référents et quel est leur rôle ?

Les « référents » sont des adhérents des ARN qui ont été formés sur les missions et la réglementation de la Réserve naturelle. Le système des « référents » est expérimental, il peut évoluer. La Réserve naturelle fait appel aux référents pour certaines actions. Par exemple, des référents ont aidé à faire de la sensibilisation auprès des promeneurs sur site, l’hiver dernier, lorsqu’un Grand Tétras avec un comportement atypique était présent sur un sentier de randonnée ;  la newsletter des ARN ainsi que les stands tenus par des référents lors d’événements (Festival des forêts, Fête de Mourex par exemple) permettent de mieux faire connaître la Réserve naturelle et sa réglementation auprès du grand public ; des référents ont également aidé à administrer une enquête sur la connaissance de la Réserve naturelle auprès des habitants du Pays de Gex, ou ont participé au à l’enlèvement de barbelés sur le site de la Chenaillette.

Gaëlle Lauby Cuillerot

Tout savoir sur la méthanisation : 1ère partie

La matière organique se compose naturellement selon l’acronyme commodément utilisé de CHNOPS désignant les six éléments chimiques principaux qui constituent les êtres vivants : le carbone C, l’hydrogène H, l’azote N, l’oxygène O, le phosphore P et le soufre S.

Ces éléments connaissent des cycles entre génération et décomposition.

Cette dernière, à l’image de ce qui se passe au sol d’un sous-bois est essentielle à l’équilibre général de la vie. Des tissus vivants non encore décomposés vont y connaître une dégradation microbienne, notamment en humus.

Dans ce processus le rôle essentiel est dévolu aux bactéries, présentes à raison de plusieurs milliards par gramme de sol ! Leur variété découle de la multitude de molécules à dégrader (cellulose, lignine et pectine par exemple), ainsi que la diversité des milieux et des conditions dans lesquels elles opèrent : substrats riches ou pauvres, acides ou basiques, température basse ou élevée, et présence ou pas d’oxygène (de l’air).

La dégradation en présence d’air (ou aérobique) est la plus courante, la minéralisation finale de la matière organique se faisant principalement en gaz carbonique (CO2) et en vapeur d’eau, matières premières des végétaux.

Chacun d’entre nous peut expérimenter ce processus lorsqu’il fait son propre compost, la directive de « brasser de temps en temps » ne manquant pas de lui être rappelée. En réalité la manœuvre n’a pas d’autre objectif que celui de faire respirer les bactéries à la manœuvre afin de ne pas ralentir leur activité (les biologistes disent inhiber).

Ce qui est moins connu c’est l’existence de bactéries capables de dégrader des tissus vivants en absence d’air, donc d’oxygène. La nature « les a prévues » pour des conditions anaérobiques très particulières dans lesquelles la fameuse décomposition doit malgré tout avoir lieu, et le cycle de vie assuré.  

Toutefois, ces bactéries qui n’ont pas la vie facile en présence d’air – mettez-vous à leur place ! –, n’achèvent pas totalement la minéralisation de leurs collègues aérobiques ; elles produisent de même gaz carbonique et vapeur d’eau, mais aussi du méthane (CH4). Le nom donné autrefois à ce mélange gazeux indique les conditions naturelles pouvant en favoriser la génération : le gaz des marais !

Désormais appelé biogaz et objet de toutes les convoitises des politiques énergétiques, il a dopé la recherche visant la mise en œuvre de ce processus naturel à l’échelle industrielle : la méthanisation.

À suivre

Michel Goudard

Quel avenir pour le col de la Faucille ?

Nous connaissons tou.te.s le col de La Faucille, départ de nombreuses balades notamment pour découvrir les sommets de la Réserve et ses richesses naturelles. Les plus sportif.ve.s d’entre nous fréquentent aussi le site pour ce qu’il a longtemps été et est encore : une station aménagée pour les sports d’hiver.

Mais à chacun son Nessie… Cela fait des décennies que l’aménagement de La Faucille s’invite à la table des élu.e.s gessien.ne.s avec notamment des investissements hasardeux, un projet de déplacement du centre routier à La Vattay (depuis abandonné), une polémique autour de la tyrolienne XXL, etc. auxquels sont venus s’ajouter plus récemment le dossier brulant du dérèglement climatique et son corollaire : le prévisible manque de neige.

Pour faire face, et en s’inspirant de ce qui se fait ailleurs, Pays de Gex Agglo a pris en 2019 la décision de faire de la Faucille une Station 4 Saisons incluant l’installation d’attractions touristiques supplémentaires telles qu’une piste de luge tubing, une tyrolienne à virages et une piste pour trottinettes (voir magazine de l’interco n°10). Un statut 4 Saisons qui, sous couvert d’adaptation aux conséquences du dérèglement climatique, impliquerait de rogner la forêt contigüe pour urbaniser encore davantage.

La Presse s’est réjouie à plusieurs reprises de ce « pôle multi-activités ludique » à venir (Dauphiné Libéré du 02/08/2022) notamment à l’occasion de la consultation publique qui s’est tenue jusqu’à fin août, et qui portait sur le déclassement de quelque 2 ha de forêts actuellement « zones naturelles protégées » afin qu’elles puissent être urbanisées à des fins touristiques.

Changement de ton devant « l’avalanche de critiques » recueillies dans le cadre de cette procédure (Tribune Républicaine du 01/09/2022) émanant de certain.e.s élu.e.s et en particulier de la commune de Mijoux, principalement concernée par le projet (délibération du 28/06/2022) ainsi que de particuliers, personnalités ou associations ayant pris part à la consultation. Pays de Gex Agglo a alors annoncé « prendre le temps d’analyser la concertation » par la voix de son président Patrice Dunand.

La réunion d’examen conjoint visant à recueillir l’avis des Personnes Publiques Associées, dont FNE, initialement prévue début septembre, a été sine die reportée. De deux mois. L’objectif des élu.e.s étant  de l’aveu même de Patrice Dunand (article cité ci-dessus), de « lever les doutes » mais non de revoir leur copie…

L’antenne locale de FNE a rapidement mis en place un groupe de travail chargé d’examiner les dossiers soumis à examen. Les ARN en font bien évidemment partie.

Ce qui ressort des réflexions :

  • En premier lieu, cette révision du document d’urbanisme ignore le débat de fond qui doit être mené par la population et ses élu.e.s de façon globale pour changer de paradigme afin de répondre aux enjeux actuels, en particulier les conséquences du dérèglement climatique. Nous devons revoir notre rapport à la nature afin de nous adapter aux ressources disponibles et non l’inverse. Le postulat du projet porté par Pays de Gex Agglo est tout autre.
  • Sur la forme, le dossier présente une argumentation quelque peu tautologique de l’intérêt général du déclassement. A en croire la levée de boucliers lors de la consultation publique, il semblerait que tout le monde ne soit pas convaincu de l’intérêt de cette modification.
  • Qui plus est, ce type de projet semble anachronique quand on sait que la loi Climat et Résilience de 2021 prévoit un objectif de Zéro Artificialisation Nette à l’horizon 2050 et qu’une diminution du rythme d’artificialisation est attendue dès maintenant. Au contraire, la multiplication des demandes de modification des documents d’urbanisme, à chaque fois pour de « petites » surfaces, laisse l’urbanisation progresser sur notre territoire.
  • Ensuite, des problèmes posés par le devenir du bâtiment verrue dit « des Italiens » et le déplacement du Centre Technique Routier ne sont pas résolus alors qu’ils sont des préalables à tout projet d’aménagement du site.
  • Enfin, certains choix du projet laissent perplexes… Un hôtel 4 étoiles pour répondre à l’intérêt collectif ? Un Spa pour se détendre alors que la nature environnante s’offre sans surconsommation d’eau ? Une augmentation des capacités d’accueil du site alimenté par l’eau du Lac des Rousses, dans un département déjà en précarité hydrique ?

Bien que non concernée directement par les surfaces boisées qui seraient au moins en partie urbanisée, la Réserve Naturelle, ses hôtes et leurs interactions ont tout à perdre si on élimine encore un peu plus de forêt au profit d’aménagements touristiques.

Les ARN seront donc au rendez-vous pour défendre la nature de la Haute-Chaine, y compris en étant force de proposition. Revoir l’aménagement du col de La Faucille, oui, mais sans couper d’arbre et en améliorant l’existant. On se prend même parfois à rêver de l’installation d’une Maison de la Réserve digne de notre Haute-Chaine !

Renée Depraz et Marjorie Lathuillière