Sortie orchidées le samedi 1er juin 2024

Samedi 1er juin à 9h30, 13 personnes se sont retrouvées sur le parking du centre de Champfromier (Ain).

Le temps était gris et incertain mais 2-3 rayons de soleil sont apparus l’après-midi. La sortie avait pour thème les orchidées et était animée par Stéphane Gardien, naturaliste local bien connu.

Il nous a dévoilé le déroulé de la journée avec la visite de 3 secteurs différents aux alentours immédiats de Champfromier.

Cette année humide et pluvieuse favorise la prolifération et l’éclosion des orchidées. Nous en avons dénombré 16 espèces.

Ce secteur, de par sa formation calcaire, est l’un des endroits (sinon l’endroit) du département où il y en a le plus dans un périmètre restreint.

Stéphane nous a montré comment déterminer les différentes espèces en observant (à la loupe si besoin) leur feuillage et leurs inflorescences.

orchis pyramidale

Il aussi attiré notre attention sur plusieurs sortes de papillons ainsi que sur les chants d’oiseaux. Le pouillot de Bonelli nous a accompagné encore tout au long de cette sortie.

Le midi, nous avons effectué une pause pique-nique bienvenue. Ce fut très convivial et riche en échanges. La journée découverte s’est achevée vers 15h.

Le groupe était à l’écoute, curieux de savoir et de découverte, posant de nombreuses questions. Chacun a amené ses connaissances dans un domaine ou l’autre.

Stéphane Gardien a captivé son auditoire. Ses connaissances très larges du milieu naturel lui ont permis, en plus des orchidées, de parler des autres plantes, des papillons, des araignées rencontrés, ainsi que l’identification des chants d’oiseaux. Stéphane a été simple d’accès avec des explications claires et très imagées. Son humour a déteint sur le groupe et fait passer une agréable journée.

Liste des orchidées vues lors de la sortie :

Grande listère – ophrys mouche – platanthère à 2 feuilles – orchis tachetée – orchis moustique – orchis militaire – orchis pyramidale – orchis mâle – homme pendu – orchis singe – néottie nid d’oiseau – orchis bouc – céphalanthère à longues feuilles – épipactis rouge – ophrys abeille – céphalanthère damasium.

Texte et photos orchidées : Jean- Loup Gaillard

Photo de groupe : Marjorie Lathuilliere

Et si le Rhône, à Genève, cessait de couler ?

Cela n’a sans doute échappé à personne que, depuis quelque temps, des discussions dites exploratoires se sont déroulées entre les autorités suisses et leurs homologues français. Elles ont porté sur le Rhône, et plus particulièrement sur le débit du fleuve à sa sortie du Léman.

Il vaut la peine de rappeler ici la teneur des conventions internationales (entre la France et la Suisse) et intercantonales (entre Genève, Vaud et le Valais) qui règlent le niveau de ce lac dont les deux pays se partagent la surface.  Dès 1884, le barrage du Pont de la Machine sur le Rhône à Genève contrôlait le niveau du Léman par l’ouverture plus ou moins prononcée des rideaux mobiles.  Le niveau du lac devait rester compris entre les valeurs de 371.60 mètres et 372.30 mètres sur mer au cours de l’année, ceci afin de protéger les installations portuaires tant publiques (les pontons d’accostage des bateaux de la CGN) que privées (les nombreux ports sur le pourtour lémanique).  Mais il y avait une dérogation : lors des années bissextiles, la valeur du niveau inférieur pouvait descendre à 371.45 mètres sur mer afin de permettre des réparations qui, sans cela, devaient se faire sous l’eau, avec tous les inconvénients que cela suppose.  À partir de 1995, c’est le barrage du Seujet, situé quelques centaines de mètres en aval de celui du Pont de la Machine, devenu vétuste, qui a pris le relais, mais les règles internationales sont demeurées inchangées.  En résumé, le niveau du Léman ne peut varier qu’entre d’étroites limites.

Le Rhône à la sortie du défilé de l’Ecluse

Depuis quelques années, le vocable « changements climatiques » est sur toutes les lèvres et il est indéniable que le climat a évolué ces dernières décennies.  Les températures annuelles sont en hausse, tant durant les mois d’hiver que ceux d’été, les précipitations se répartissent d’une manière différente tout au long de l’année, même si, pour le moment, aucune tendance à la hausse ou à la baisse n’a été constatée.  Quant aux évènements extrêmes, ils se multiplient de plus en plus sur la Terre, ceci étant en partie dû au fait que les êtres humains tendent à occuper toujours plus d’espace, souvent en des lieux où personne n’aurait voulu s’établir auparavant, le bon sens ayant montré que c’était des lieux à risque. D’autre part, l’immédiateté de l’information nous fait connaître des évènements qui précédemment ne nous auraient pas été transmis car survenant en des lieux trop isolés ou pas encore occupés par l’espèce humaine. 
De fait, il est certain que notre environnement s’est dégradé, ceci découlant en grande partie de ce que nous venons de souligner plus haut, en particulier l’augmentation des températures.  En effet, les océans absorbant plus d’énergie, celle-ci doit être évacuée vers l’atmosphère, menant à une plus forte interaction entre ces deux milieux : la multiplication des typhons ou des ouragans en est la preuve.  Sur les continents, dont les températures de surface sont exacerbées, cela se traduit par des tornades plus fréquentes ou des orages très violents, surtout en des lieux où ces évènements extrêmes ne s’observaient pas antérieurement.
Cette augmentation des températures se fait particulièrement sentir et remarquer dans les régions montagneuses soumises à une empreinte glaciaire.  En effet, les masses de glace qui les recouvrent la subissent de plein fouet, et leur recul est très évident, moins cependant pour les glaciers de haute altitude, au-dessus de 4000 mètres aux latitudes moyennes, comme dans les Alpes.  Et c’est là un point très critique du problème, comme nous allons le voir plus bas.

À l’époque où le niveau du Léman n’était pas encore régulé, celui-ci variait considérablement au cours de l’année, avec une amplitude d’environ 2 mètres. Les hautes eaux prévalaient en été, consécutives à la fonte des neiges, alors que l’étiage était atteint en hiver (Magny et al., 1981).  Les traces de l’exploitation durant l’hiver de la molasse sur les bords du Léman dès le XVe siècle, à Genève et ailleurs, l’attestent, vestiges qui se trouvent actuellement sous 2 à 3 mètres d’eau. Lors d’années à la sécheresse persistante, le niveau lacustre pouvait descendre encore plus bas.

D’autres événements similaires ont dû se présenter par le passé, mais aucune trace écrite n’en a subsisté.  Ils étaient brefs et ponctuels, il s’agissait de fluctuations comme on en observe dans toute statistique météorologique.

Mais, à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles ! C’est ainsi que la période entre octobre 1920 et février 1921 (le niveau lémanique était déjà régulé !) durant laquelle aucune précipitation n’était tombée sur la Suisse est restée dans les annales (Corboud, 2017).  Ce déficit hydrique, couplé avec la carence normale hivernale (c’est le moment du stockage en altitude sous forme de neige) amena l’ensemble des cours d’eau et des lacs du pays à des niveaux très bas.  Pour le Léman, l’abaissement du niveau atteignit près de 1.3 mètre, donc largement en-dessous de ce que les conventions avaient prévu…   Et il semble qu’en 1840, la baisse ait été encore plus forte.

En revanche, des épisodes climatiques ont aussi marqué notre histoire.  Ils ont affecté la Suisse et l’Europe, mais aussi d’autres continents.  Ainsi, si l’on remonte bien avant dans l’histoire du Léman, un épisode remarquable a affecté notre région autour des années 1000 av. J.-C., entre l’Âge du Bronze final et le premier Âge du Fer.  Les preuves en ont été données récemment par les recherches de l’archéologue Pierre Corboud et de son équipe (Corboud, 2017).  Ils ont étudié soigneusement les habitations des Palafittes qui s’étaient établis sur un haut-fond, le Banc de Travers, qui s’étendait transversalement dans la rade de Genève, de quelques centaines de mètres en amont de l’actuel débarcadère de la CGN des Eaux-Vives à la jetée des Bains des Pâquis sur l’autre rive.  C’était la station palafittique du Plonjon. D’autres stations étaient établies sur tout le pourtour de la rade.  Rappelons que l’appellation « Lacustres » n’a plus cours de nos jours, ces populations ne s’étant pas établies au-dessus du plan d’eau, mais sur la terre ferme, sur des planchers surélevés pour se prémunir de l’humidité et au cas où le niveau de l’eau s’élèverait un peu trop.  À l’époque dont nous parlons, soit entre 1063 et 858 av. J.-C., le niveau du Léman a connu d’importantes variations : entre -6 mètres et +3 mètres autour du niveau moyen actuel de 372 mètres. Le Banc de Travers, actuellement immergé sous 2 à 3 mètres d’eau, était alors exondé (sorti des eaux) comme l’indique l’établissement de villages de plusieurs dizaines voire centaines d’habitants.  Des dizaines de pieux ont pu être retirés grâce à un important chantier sous-lacustre et il a été possible d’obtenir des datations par dendrochronologie (comparaison des cernes de croissance de l’arbre avec un registre-témoin) à partir de ces sources muettes.  Suite à un changement du climat, il a ainsi été possible de voir la lente remontée du plan d’eau, d’un niveau bas vers un niveau de plus en plus haut, poussant les habitants à éloigner et reconstruire leurs habitations plus loin de l’eau, et ceci jusqu’à un abandon complet des villages. Ce fait a été constaté tout autour de la rade. Des évènements similaires ont dû survenir antérieurement (Richard et al., 2006).

Durant cet épisode qui a duré au moins 2 siècles, il s’est passé un évènement très spécial : à Genève, le Rhône a cessé de couler, alors que le lac était normalement alimenté à son autre extrémité.  Le malheur du Rhône était, et c’est toujours le cas, qu’il traverse un vaste lac, le plus grand d’Europe occidentale.  Qui dit plan d’eau dit évaporation.  Nous avons montré ailleurs (Sesiano, 2021) que lors d’une période particulièrement sèche, comme au Bronze final, l’apport d’eau en provenance des Alpes ne compense plus l’évaporation.  Par voie de conséquence, le niveau du lac va peu à peu s’abaisser, certainement pas du jour au lendemain, mais sur plusieurs décennies.  Le lac n’a plus d’écoulement, il devient endoréique, à l’instar du lac Tchad, de la mer d’Aral, de la mer Morte ou de la mer Caspienne (mer, car l’eau est salée), et de bien d’autres plans d’eau.  Il faut relever que le Léman n’a pas d’écoulement souterrain comme bien des lacs en pays calcaire.

En somme, toute l’eau qui arrive au lac part dans l’atmosphère sous forme d’évaporation, le plan d’eau est à l’équilibre.  Le bilan hydrique peut même devenir négatif si l’apport d’eau devient plus faible que l’évaporation.

Il est cependant dommage que cet évènement du Léman dépourvu d’émissaire n’ait pas eu toute l’attention qu’il méritait. En effet, si une succession de sécheresses et de canicules comme celles que nous vivons actuellement se poursuit, nous allons au devant d’une situation qui sera semblable à celle décrite par P. Corboud (loc.cit.), à la différence près que l’Homme en sera cette fois responsable.

Si l’on revient à l’époque actuelle, on constate que cet équilibre a disparu : l’apport du Rhône au Bouveret, à son embouchure dans le Léman, se monte en moyenne à 182 m3/s par an. Plusieurs cours d’eau se jettent dans le lac sur le pourtour lémanique, le plus important étant la Dranse à Thonon, et la Venoge, près de Lausanne.  Leur débit total se monte à 68 m³/s. À Genève, le débit moyen annuel du Rhône est de 251 m³/s. Mais ce dernier chiffre n’est pas très significatif, puisqu’en vertu des conventions internationales, le niveau du lac ne peut fluctuer qu’entre d’étroites limites : le débit à l’exutoire est donc ajusté en permanence pour les respecter.  D’autre part, les chiffres qui viennent d’être donnés sont issus de la moyenne des mesures entre 1935 et 2008.  Or, les conditions climatiques ont varié entre ces deux dates, le réchauffement se faisant de plus en plus prégnant.  C’est que, depuis quelques années, la situation a dramatiquement changé, puisque c’est maintenant le capital qui est grignoté.  En effet, la neige, dont la quantité diminue d’année en année, remplacée par de la pluie à basse et moyenne altitude, fond de plus en plus tôt, et pour celle qui recouvre un glacier, met à nu celui-ci de plus en plus précocement.  Cette couverture, au pouvoir réfléchissant très fort, qui le protégeait encore à fin-juillet, voire en août, alors que le soleil est encore haut dans le ciel, disparaît rapidement, abandonnant un glacier devenu très vulnérable.  L’ablation de la glace va ajouter de l’eau à celle provenant de la fusion nivale, tout semble donc au mieux !  Sauf que l’on vit à crédit. Cette glace va faire défaut à la saison prochaine, même si une petite quantité sera remplacée par la transformation de la neige en glace, plus haut dans le cirque d’alimentation glaciaire.  À l’avenir, et là on parle de quelques décennies, c’est qu’après la fonte de la neige tombée durant l’année et après avoir dilapidé le stock glaciaire à basse altitude, on attaquera celui situé aux altitudes moyennes, disons 3000 à 3500 m, avant d’atteindre les 4000 m et plus, mais nous n’en sommes heureusement pas encore là.  Le régime estival des cours d’eau va changer : après une période assez brève de hautes eaux, causée par la fonte de la couche neigeuse, le débit va brutalement baisser avec la fusion de la glace, et là, nous nous trouverons au cœur de l’été, avec, pour une situation météorologique normale, une évaporation intense, tant en altitude qu’en plaine, s’ajoutant à l’évapotranspiration de la végétation.  Et c’est ici que le Léman prend une importance énorme.  Foin des conventions internationales réglant son niveau tant en Suisse qu’en France, il faudra garder un débit relativement constant à l’exutoire afin de satisfaire aux besoins en aval, donc français surtout.  Et c’est là tout l’enjeu des discussions actuelles entre la Confédération et la France. Ces besoins sont par exemple liés à la production hydroélectrique, à la navigation, à l’irrigation, aux exigences du tourisme et des loisirs, mais ils sont surtout nécessaires au refroidissement des centrales nucléaires actuelles, en plus des nouvelles qui sont prévues tout le long du cours du Rhône dans les années 2030-2040.  Et nous avons omis la biodiversité qui serait très affectée par cet écoulement devenu chaud et chétif.

Et c’est là que la situation « Léman endoréique » fait son retour. Lorsque l’apport estival glaciaire, en plus de la fonte des neiges, n’existera plus, le niveau du lac ne dépendra donc plus que de ce dernier facteur. Si le climat persiste dans son réchauffement, l’évaporation sera très forte, trop forte, finissant par surpasser l’apport à l’embouchure.  Et le seuil à Genève ne verra plus passer d’eau… On pourrait alors l’abaisser par des terrassements, mais pour combien de temps et à quel prix ?  Il est clair que d’autres rivières comme l’Arve, la Saône, l’Isère et d’autres apporteraient encore leur contribution, n’ayant pas de « surface d’évaporation » sur leurs cours, mais leurs débits seraient eux-mêmes fortement affaiblis à la lecture de ce qui vient d’être décrit plus haut, et ils ne seraient plus à même de soutenir les besoins mentionnés plus haut. En conclusion, la situation n’est pas brillante, et si des mesures drastiques concernant nos émissions de gaz à effet de serre ne sont pas prises dans les plus brefs délais, nous allons tout droit vers une situation inextricable.

En conclusion, le Rhône vit actuellement à crédit, mais jusqu’à quand ? La réponse coulera de source dans quelques dizaines d’années !

Jean Sesiano

PS: Lors des fortes précipitations de fin octobre 2023, le débit du Rhône à Genève est monté à 600 m³/s afin de respecter la variation autorisée du niveau du Léman.

Bibliographie

Corboud P. (2017). Genève, il y a 3000 ans : chronique d’une fouille dans le village préhistorique de Plonjon. Gollion, Infolio, 103 p.

Magny M. et P. Olive (1981). Origine climatique des variations de niveau du lac Léman au cours de l’Holocène : la crise de 1700 à 700 ans B.C. Archives suisses d’anthropologie générale (Genève). 45, 2,159-169.

Richard H., M. Magny et Ch. Mordant (2006). Environnements et cultures à l’âge du Bronze en Europe occidentale, 7-11. Doc. préhistorique No 21, éd. CTHS, Paris.

Sesiano J. (2021). Le Léman, un lac endoréique ? Nature et Patrimoine en Pays de Savoie, No 64, 17-21. Ed. Centre de la nature montagnarde, Sallanches.

A Genève, un bras du Rhône asséché artificiellement en 1880 pour la pose de la conduite d’eau potable provenant du captage dans le Léman.

Sortie corridors écologiques et paysages a Fort l’écluse

le Mercredi 17 avril 2024 au matin, une dizaine de personnes était présente, sous un ciel gris, au départ depuis le parking à la barrière sur la route menant au fort supérieur. Jacques Bordon, naturaliste, animait cette sortie.

Tout au long de la pérégrination jusqu’au fort, il nous a identifié les différentes plantes et arbres. Notamment les 5 espèces d’érables, plusieurs sortes de carex, l’orchis singe, l’hélianthème blanc, les fougères diverses, les lichens et bien d’autres encore.

Orchis singe

Les oiseaux, de par leurs chants, n’ont pas été oubliés (en particulier le pouillot de Bonelli). Manuela a apporté sa connaissance aigüe et passionnée de ceux-ci.

Chacun a amené ses connaissances, montré beaucoup d’intérêt. Les échanges furent nombreux et variés. Tout le groupe a participé de manière active et conviviale.

Arrivés au fort supérieur, depuis le belvédère, nous avons pu bénéficier de la vue panoramique sur le pays de Gex, le Vuache, les gorges du Rhône et le défilé en direction de Bellegarde.

Ce secteur est un corridor migratoire majeur des oiseaux. La LPO (ligue pour la protection des oiseaux) y tient un site d’observation permanent durant la période de migration d’automne. Vous pouvez consulter les chiffres des migrations sur leur site internet.

Mr Bordon nous a expliqué ce secteur de passage très particulier et son importance écologique. Nous nous trouvons, ici, à la limite nord extrême des plantes méditerranéennes. Le Vuache, en particulier, concentre un nombre très élevé d’espèces.

Après ces 3 heures d’immersion dans la nature, il était temps de rebrousser chemin et de retrouver nos pénates.

MR Jacques Bordon a captivé son auditoire. Il était à l’écoute, d’accès facile, montrant et expliquant simplement avec pédagogie les différentes espèces de plantes, d’oiseaux, la lecture des paysages et les enjeux cruciaux de la protection de la nature plus particulièrement du secteur visité ce jour.

Jean-Loup Gaillard

La petite bibliothèque idéale

« Forêts » nous propose un tour d’horizon du monde végétal grâce à différents articles d’auteurs scientifiques ou littéraires comme Baptiste Morizot, Georges Feterman ou Thierry Thevenin.

Les thèmes abordés sont variés (la communication et l’intelligence des arbres, la déforestation et la malforestation, l’apprentissage de la cueillette sauvage) et permettront de mieux comprendre le monde végétal et sa protection.

Cette adaptation en bande dessinée du roman d’Edouard Cortès, nous raconte son itinéraire de vie. Après un burn out et l’arrêt de son élevage de brebis, Edouard retrouve lentement le goût à la vie grâce à la nature.

En construisant une cabane dans un arbre, en observant la nature et en prenant le temps de vivre, il retrouve le courage d’affronter le monde.

« Par la force des arbres » est une histoire touchante de résilience et de retour à l’essentiel.

Une bande dessinée détaillée et bien documentée, avec un très beau dessin en noir et blanc, sur la lutte des agriculteurs du plateau du Larzac contre l’extension d’un camp militaire.

Ce témoignage reste d’actualité et fait écho à la protection de l’environnement et aux différentes luttes écologiques d’aujourd’hui.

Ce roman graphique, nous raconte la vie de John Muir, un des premiers naturalistes modernes et militants de la protection de la nature.

Lomig, avec son dessin « noir et blanc » lumineux, nous fait partager les voyages de John Muir à travers les États-Unis, son émerveillement et son amour de la nature.

Nous découvrons ainsi sa jeunesse à la ferme familiale, sa prise de conscience pour une vie ayant plus de sens, son combat pour sauver la vallée du Yosemite et la création de l’association du « Sierra club » pour la protection de la nature aux USA.

Ce beau livre, avec ces magnifiques photos et ces anecdotes de tournage, est un bon complément au film éponyme de Jean-Michel Bertrand.

Faisant suite à « La Vallée des loups » et à « La Marche des loups », cet opus se focalise sur la possible cohabitation entre l’homme et le loup.

A travers différents témoignages d’éleveurs des régions alpines aux Abruzzes et différents points de vues, ce livre nous laisse entrevoir certaines solutions pour vivre avec le loup.

Disponible dans toute les bonnes librairies ou bibliothèques.

Laurent Nibbio

Sortie découverte des oiseaux hivernants à Motz

Le 24 février dernier, Les ARN, sous l’impulsion de Marjorie, notre secrétaire, ont organisé une sortie découverte des oiseaux d’eau hivernant à Motz. Quel drôle de nom ! En réalité, on ne prononce ni le “t” ni le “z”. Motz est une commune de Savoie située près de Seyssel, et elle possède une petite base de loisirs située au bord du Rhône, à la confluence avec le Fier. A cet endroit, de grandes roselières émergent du fleuve, et un sentier permet de les longer sur quelques centaines de mètres. Cette zone est connue pour accueillir de nombreux oiseaux tout au long de l’année. Cette sortie nous a permis aussi de varier les plaisirs, et de changer des marais de l’Etournel, qui lors des dernières sorties ne nous ont pas vraiment offert une grande variété d’espèces à observer.

Ce sont donc Jean-Christophe Delattre, alias moi-même, Patrick Joudrier (ah bon j’anime une sortie oiseaux moi ???) et Manuela Arrot qui ont dégainé tout leur savoir et leurs longues-vues pour accompagner un groupe d’une quinzaine de personnes courageuses, venues braver les risques de pluie pour faire quelques observations…

La sortie s’est avérée plutôt agréable, la pluie ayant été juste évitée. Nous avons pu observer d’entrée quelques magnifiques sarcelles d’hiver. Ce tout petit canard (le plus petit de notre pays et également le plus chassé !) semble venir tout droit d’un bal masqué, bien entendu si l’on parle du mâle, car comme chez la plupart des canards, la femelle est beaucoup plus discrète.

Mâle de Sarcelle d’hiver. Photo: Jean-Christophe Delattre

Notre balade nous a permis de repérer d’autres canards comme le fuligule morillon, bicolore avec sa belle “houppette” derrière la tête, et également des petits passereaux comme le bruant des roseaux et le chardonneret élégant, ce dernier étant venu manger des petites graines sur les arbres au bord de l’eau, arborant ses belles couleurs jaunes et rouges.

Fuligule morillon. Photo: Jean-Christophe Delattre
Chrdonneret élégant. Photo: Jean-Christophe Delattre

A la fin du sentier, quelques yeux encore vifs ont repéré, pour trancher avec les sarcelles d’hiver, l’un des plus gros canards de notre pays, le Tadorne Casarca. Ce beau canard orange/roux n’est normalement pas présent naturellement chez nous, et est sans doute originaire d’oiseaux échappés.

Tadorne casarca. Photo: Jean-Christophe Delattre

Sur le retour, alors qu’une bonne partie du groupe n’était plus concentrée, quelques personnes sérieuses ont repéré un magnifique vol de plusieurs dizaines de grues cendrées très haut dans le ciel, suivi par un 2ème encore plus important passant dans l’autre sens. Cette belle observation a très bien conclu la sortie !

Jean-Christophe Delattre