Les stars du printemps (nivéole de printemps, jonquille, narcisse, dent de chien, crocus) se montrent et accaparent toute l’attention des promeneurs.
Mais il existe une plante discrète qui leur sert de toile de fond, vit en sous-bois et bords de haies et qui mérite notre attention: La corydale creuse avec ses coloris allant du rose foncé au blanc.
Description :
La corydale creuse (corydalis cava L.), aussi dénommée corydale à tubercule creux ou fumeterre creuse, est une plante vivace herbacée de la famille des fumariacées.
Elle tient son nom de la forme en casque de sa fleur (korys en grec) et de son tubercule creux (cava en latin). Elle se caractérise par ses feuilles pétiolées, 2 fois tripartites avec des segments très découpés et dentés.
La tige se termine par un tubercule creux de 1 cm. Sa hauteur est de 15 à 30 cm. Celle-ci supporte une grappe dense d’une vingtaine de fleurs en forme d’éperon arqué en arrière de la pointe. La couleur va du rose foncé au blanc. Elle a des petits sépales simples à la base des fleurs.
Elle possède 2 à 3 graines dans un fruit allongé en forme de gousse pointue de 1 à 2 cm.
Floraison – Reproduction :
Elle se produit de mars à mai. Son parfum rappelle le miel.
Elle est mellifère, attire les abeilles noires (apis mellifera) qui la butinent. Les fleurs sont rapidement fécondées, le feuillage fond et les gousses laissent échapper leurs graines qui sont disséminées par les fourmis. La nouvelle plante fleurit 3 ans après sa germination.
Habitat :
Elle se trouve dans les sous-bois, haies, lieux humides et frais, forêts de feuillus calcaires. Ses effectifs sont stables.
Propriétés :
Plante à ne pas ingérer. Son tubercule contient des alcaloïdes toxiques. Cette plante servait comme anesthésique et vermifuge. Aujourd’hui, elle est utilisée, au niveau médical, dans des préparations possédant des effets calmants sur le système nerveux.
Plante avoisinante :
Ne pas confondre avec la corydale à bulbe plein (corydalis solida). Celle-ci a un bulbe plein, sa grappe comporte une dizaine de fleurs. Elle possède des bractées multilobées à la place de sépales simples.
Petite info où les voir :
Il y en a à deux pas d’ici. Passez le pont Carnot en direction de Vulbens, montez au pied du Vuache en passant par Chevrier.
Suivez le sentier balisé indiquant l’oratoire, les corydales tapissent le sous-bois. Il y en déjà au parking en bord de route. Les deux espèces sont présentes. De plus, selon les années, mi-mars-début avril, vous pouvez l’observer avec les nivéoles de printemps, les jonquilles, les dents de chien, les violettes.
C’est vraiment féerique !
Jean-Loup Gaillard/Emmanuelle Lugand