Retour sur un chantier nature d’installation de caissons à rhinolophes

Dans le cadre d’un partenariat avec la fondation du patrimoine, la LPO Ain a installé 3 caissons à rhinolophes avec Nature Nichoirs. Ces caissons ont été installés à Brénod, Cerdon et Saint-André-sur-Vieux-Jonc.

Pour cette intervention, Kevin Debregeas (LPO Auvergne-Rhône-Alpes – Délégation de l’Ain – Chargé de mission) était accompagné de Loïc Robert, le dirigeant de Nature Nichoirs.

L’installation de tels nichoirs nécessite d’être formé pour l’installation en hauteur, c’est pourquoi Loïc, le constructeur des nichoirs, nous a accompagné.es durant toute la journée.

L’installation peut prendre de 30 minutes à plusieurs heures selon la difficulté du site et la hauteur choisie pour l’installation. Les nichoirs sont composés de bois brûlé et de béton de bois. Ils peuvent accueillir au minimum 40 à 50 individus.

Exemple de nichoirs que nous avons installés à Brénod. Source Kevin Debregeas

Que ce soit des particuliers, des communes, des associations, etc., tout le monde peut installer des nichoirs ou gîtes à chauve-souris près d’une colonie afin de leur permettre de passer l’hiver en sécurité.

D’autres types de nichoirs, plus petits et donc moins exigeants en termes de main d’œuvre, existent et sont à portée de main de tous. En voici quelques exemples ci-dessous en vente sur la boutique LPO.

Pour en savoir plus sur les rhinolophes, n’hésitez pas à vous référer aux fiches sur le site de INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel – https://inpn.mnhn.fr/accueil/index ).

Leur particularité : leur nez est entouré de membranes nasales en forme de fer à cheval. Le nom de genre Rhinolophus vient du grec rhis « nez » et lophos « crête, panache », pour évoquer ce nez particulier.

Source par Kókay Szabolcs — http://kokayarth

Sandra Picorit

Le biomimétisme : s’inspirer de la nature pour innover

Le biomimétisme, ou l’art d’imiter la nature pour résoudre des problématiques humaines, est souvent mentionné comme une approche prometteuse. Voici quelques exemples issus de cette discipline à la croisée de la biologie, de l’innovation et du développement durable.

Comprendre le biomimétisme

Le biomimétisme repose sur un principe simple: observer et reproduire les solutions développées en 3,8 milliards d’années d’évolution par la nature pour répondre aux défis auxquels elle a été confrontée. Les animaux et les plantes ont su s’adapter à leur environnement grâce à des stratégies ingénieuses et économes en énergie. Dans près de 200 laboratoires de recherche en France, des chercheurs s’intéressent à ces stratégies et en tirent des applications dans des domaines variés, tels que la médecine, l’urbanisme ou encore l’énergie.

De la bardane à Appolo 11

Dans les années 1940, l’ingénieur suisse George de Mestral remarque comment les fruits de la bardane s’accrochent tenacement aux poils de son chien et à ses vêtements lors de ses promenades. En examinant ces fruits au microscope, il découvre la présence de minuscules crochets qui s’agrippent aux boucles des fibres textiles. Il mit 10 ans à mettre au point son invention, le Velcro (Velours-Crochet), dont les plus célèbres utilisateurs furent les astronautes de la NASA qui en équipèrent Appolo 11 pour la fixation de leurs instruments de mesure et pour…se gratter le nez dans les casques. Aujourd’hui, le Velcro est utilisé 10 milliards de fois chaque année !

Des trains en forme d’oiseau

Vous connaissez certainement le train japonais à grande vitesse Shinkansen, et vous avez peut-être déjà remarqué son « nez » très effilé. Et bien, la forme du nez de ce train a permis de réduire le bruit des trains en sortie de tunnel tout en diminuant leur consommation énergétique. Un ingénieur japonais, passionné d’oiseaux, l’a conçu en imitant la forme du bec du martin-pêcheur car il avait remarqué que le martin-pêcheur ne faisait pas d’éclaboussures lorsqu’il plongeait dans l’eau.

Un centre commercial pas comme les autres
Le centre commercial Eastgate situé à Harare, au Zimbabwe, n’avait pas un budget assez important pour financer un système de climatisation. C’est pourquoi, pour le concevoir, son architecte Mick Pearce s’est inspiré des termitières africaines, connues pour leur capacité à maintenir une température stable malgré des écarts thermiques extrêmes.

Le bâtiment utilise ainsi, comme dans les termitières, un système de ventilation naturelle basé sur de la circulation d’air et des murs en briques à forte inertie thermique. Grâce à ce système, le Centre Eastgate consomme jusqu’à 35 % d’énergie en moins que s’il avait été équipé d’une climatisation classique.

Le biomimétisme a tout bon

Les exemples concrets de biomimétisme nous rappellent que nous avons beaucoup à apprendre des solutions de la nature ! Les solutions issues du biomimétisme sont économes en énergie et créent peu de déchets.

Gaëlle Lauby

Pour en savoir plus
Voici des ressources intéressantes (certaines sont en anglais) :
Sur le biomimétisme en général
https://www.youtube.com/watch?v=K5HRCM55hKY

https://cesr.cnrs.fr/search/content/biomim%C3%A9tisme  général

https://www.vie-publique.fr/files/rapport/pdf/154000667.pdf  général

https://www.senat.fr/rap/r21-258/r21-2581.pdf général

Sur le train Shinkansen
https://youtu.be/wRdIleKwT9Q?si=dThGeF_o8j28kxgM

https://youtu.be/YVU6YBPaaB8?si=xX5SqNLBxqf_RIJf

Sur les termites et les constructions s’en inspirant
Les termites et leurs constructions: les termitières | PPT

https://youtu.be/620omdSZzBs?si=B1QBsa6khusjpKzu – termites

# 24 – The context of the Nianing Church – architecture et termites

https://www.youtube.com/watch?v=_0UV2gaXDtY – termites

Sur le ver marin
https://www.sorbonne-universite.fr/actualites/un-ver-marin-sauveur-de-vie

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1856147/ver-ocean-oxygene-transplatation-organe-sang-dopage ver marin

Sur la luciole et les LED

https://www.youtube.com/watch?v=qDoIbob6AWA
Sur les ailes d’avion https://youtu.be/WtQD4cxmwtY?si=nI9IuJqzA0MPg11d

Conte de Noël : Ranard le renard

Il était une fois, dans un petit hameau paisible niché au pied de la forêt gessienne, un renard dénommé Ranard.

Ce lieu était son royaume. Il se promenait régulièrement dans les rues, les cours, passait d’une maison à l’autre visiter les jardins et vergers anciens.

Il avait établi sa tanière sous un abri en bois dans un jardinet.

Le soir venu, il cherchait sa nourriture et furetait de ci, de là. Il y a beaucoup de mulots et campagnols dans ce secteur. De temps en temps, il améliorait l’ordinaire avec les restes et déchets laissés par les habitants.

La vie était douce et tranquille entre les jeux, la sieste et la recherche de nourriture dans ce havre de paix habité par des personnes amoureuses de la nature.

Hélas, un hiver, de gros nuages vinrent assombrir la vie de Ranard et ses congénères.

Ceux-ci commencèrent à disparaitre mystérieusement.

Il s’avéra vite que ceci n’était pas dû à une cause naturelle. Des individus en gilet fluo orange (remember Bambi à l’etournel) avaient sévi aveuglement par haine des renards soi-disant nuisibles (piégeage, enfumage, appâts empoisonnés, j’en passe et des meilleures).

Ranard et sa compagne échappèrent à ce carnage et devinrent très méfiants.

Le printemps arriva et madame renarde commença à voir son ventre s’arrondir. Une portée de petits renardeaux allait arriver.

Quelques semaines plus tard,7 petites boules de poils roux batifolaient dans l’herbe, insouciantes du monde environnant.

Ranard et sa compagne ne comptait pas leur temps pour les nourrir.

Mais ils étaient heureux d’avoir pu engendrer une nouvelle lignée.

Malgré la rudesse du climat, les pièges de toutes sortes et la bêtise humaine, la vie animale continue et se perpétue plus forte que tout depuis des milliers d’années.

Texte et photo renarde pleine : Jean-Loup Gaillard

Photos :Gilbert Fortune

Retour sur le suivi des petites chouettes de montagne 2024

En mars 2024, La Réserve Naturelle de la Haute Chaine du Jura a donné la possibilité à des bénévoles de participer au suivi des petites chouettes de montagne, mis en place en 2021.

Mais qui sont ces « petites chouettes de montagne » ???

Il s’agit de la Chouette ou Nyctale de Tengmalm et de la Chevêchette d’Europe. Ces 2 espèces affectionnent les grandes forêts mixtes de montagne, et sont particulièrement difficiles à recenser. Imaginez que la chevêchette, la plus petite d’Europe, n’est pas plus grande qu’une pomme ! Sur la réserve comme ailleurs, on manque d’informations sur l’état de santé des populations de ces 2 espèces. Gaëlle, dans un précédent article, nous avait déjà présenté ces petites chouettes ainsi que leur suivi mis en place dans la réserve.

Chevêchette d’Europe.
Crédit: Frank Vassen from Brussels, Belgium — Eurasian Pygmy Owl (Glaucidium passerinum), Eastern Belgium, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=43769829

Cette année, le recours à des bénévoles a permis d’augmenter le nombre de sites suivis. J’ai eu la chance, accompagné de Dora, autre bénévole passionnée par les oiseaux, d’appliquer le protocole sur un site de la commune de Péron. Le manque de neige nous a permis de gagner le départ de notre parcours (appelé transect) en voiture, à environ 1100 mètres d’altitude. La suite a consisté à parcourir à pied un transect de 2 kms, au cours duquel nous avons effectué 5 pauses pour écouter la présence des petites chouettes. Pour faire réagir d’éventuels individus présents à proximité, nous avons diffusé à chaque fois durant 3 minutes le chant de la chouette. Cette méthode, appelée « repasse », consiste à faire croire à un individu qu’un intru chante à l’intérieur de son territoire. L’individu va alors chanter en retour pour signaler que le territoire est occupé ! Il est important de signaler que cette « repasse » engendre un stress et un dérangement chez les oiseaux, et qu’elle ne doit donc jamais être utilisée en dehors d’un protocole de suivi justifié !

Chouette de Tengmalm.
Source: https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=227127

Le suivi commence 1h30 avant le coucher du soleil. A l’aller, nous tentons de repérer la Chevêchette, qui est une espèce active la journée. Une fois les 2 kms parcourus, c’est la pause casse-croute en attendant la tombée de la nuit. Ensuite, nous revenons sur nos pas et appliquons le même protocole, cette fois à la recherche de la Chouette de Tengmalm.

Source: https://wallhere.com/fr/wallpaper/566412

Sur notre transect, nous étions bredouille jusqu’à l’avant dernier point d’écoute, où une Chouette de Tengmalm a réagi à la repasse et s’est mise à chanter tout près de nous durant plusieurs minutes ! Un moment magique et aussi un peu frustrant, car dans le noir, impossible de voir quoi que ce soit !

Un 2ème passage effectué 2 semaines plus tard ne nous a pas permis de réitérer ce contact avec la petite chouette. Sur l’ensemble des 4 sites suivis cette année, la Chouette de Tengmalm a été contactée à plusieurs reprises, en revanche la Chevêchette n’a pas été trouvée.

Ce suivi a été l’occasion de nous obliger à passer du temps en montagne de nuit et de découvrir des ambiances que nous n’avons pas l’habitude de côtoyer. Le suivi est reconduit en 2025, et c’est avec plaisir que nous y retournerons !

Jean-Christophe Delattre