Voici une petite histoire rafraichissante pour la rentrée.
Le vendredi 3 mai, après-midi, j’étais au marais de l’Etournel au poste d’observation couvert situé tout au fond. Je viens régulièrement ici, il y a toujours quelque chose à observer et à photographier.
Vers 17h, j’aperçois une biche à 20 mètres devant mon poste qui traverse l’espace découvert et s’enfonce ensuite dans les roseaux en bordure. Je me fais la réflexion qu’elle est pleine et qu’elle cherche un endroit pour mettre bas d’ici peu.
Le mercredi 8 mai, en début d’après-midi, je vais de nouveau passer un moment à l’ Etournel.
Un couple d’habitués présent m’indique, avant de partir, qu’un petit faon est couché sur l’espace enherbé devant l’affût à environ 30 mètres. L’herbe est très basse, mais on ne le voit pas du tout.
Au bout d’une ½ heure, je l’aperçois qui se lève et se recouche aussitôt (complètement invisible). Je pense que la biche vue vendredi a dû mettre bas.
1 heure plus tard, je vois la biche, en lisière de la roselière, en train de manger des feuilles d’arbres. Puis elle traverse le bras d’eau et se dirige en direction du faon. Celui-ci se lève au dernier moment (il a déjà assimilé le fait de rester caché).
Ils se sont sentis, puis Bambi a fait sa tétée. Une fois celle-ci accomplie, ils sont restés quelques instants debout. Ensuite la biche est repartie d’où elle était venue sans se retourner. Bambi l’a suivie sans hésiter avec une démarche pas encore très assurée.
C’était vraiment féérique à voir.
Spectacle rare qui récompense des heures d’affût.
L’été a passé. Je retourne régulièrement à cet endroit calme et reposant, me demandant ce que devenaient Bambi et sa mère.
Mercredi 31 juillet, ayant un moment de libre, je descends de nouveau au marais. Et là surprise : au bout d’une ½ heure, Bambi et sa mère apparaissent devant moi. Ils broutent tranquillement l’herbe durant un bon quart d’heure.
Bambi a bien grandi et semble vigoureux. Il a encore des tâches sur son pelage. A 3 mois, c’est maintenant Bambi junior.
Voici une histoire sympathique comme la nature sait nous en conter parfois.
Bien sûr, cela nécessite de la patience, de la persévérance, de la discrétion, d’être en éveil et à l’écoute (tout cela en respectant l’habitat de la faune et de la flore).
Ce sont toujours des petits moments de bonheur et d’admiration.
Profite bien de la vie Bambi. Et fais attention, si tu aperçois des individus rougeots, affublés de gilets fluo oranges et tenant en main des bâtons de feu : enfonces toi au plus profond des bois jusqu’au printemps.
Texte et photos : Jean-Loup Gaillard