Petites anecdotes de Gilbert Fortune, photographe local talentueux et passionné par le renard. Retrouvez toutes ses magnifiques images sur son site internet ou sur Instagram !
En revenant d’un poste d’affût, je me dirige vers ma voiture située à une cinquantaine de mètres, lorsque j’aperçois un renard au loin dans l’enclos des chevaux. Pas de temps à perdre, je m’allonge au sol pour immortaliser la scène. Lorsque je rentre, j’ai toujours le trépied sur l’épaule, boitier et objectif prêt au cas où… avec les réglages adaptés à la lumière du moment.
Le danger, à ce moment là, est le mouvement que l’on doit faire pour se mettre en place, mais cette fois, par chance, le renard ne regarde pas dans ma direction. Le trépied réglé au ras du sol juste derrière l’ornière du chemin, je commence à prendre quelques images de mon Goupil.
C’est bizarre, il semble avoir quelque chose dans la gueule mais je ne sais pas quoi. Il part tranquillement à l’opposé d’où je suis. Mince alors, pas de chance, il s’en va. J’aimerais me rapprocher mais en même temps je ne veux pas le déranger. Je suis sur le point de me relever, quand soudain il change de direction.
Passant entre les chevaux du parc, il vient droit sur moi. Incroyable, même les chevaux sont intrigués!!! Plus il s’approche, plus l’émotion me gagne. Les derniers réglages sont toujours difficiles à faire, surtout lorsque la neige vient amener des zones très claires sur les images qui, mêlées à d’autres zones beaucoup plus sombres, obligent à gérer plusieurs paramètres manuellement. Dans ces moments, il faut rester zen, mais ce n’est pas toujours facile. Le renard arrive lentement vers moi et la tension monte. Je ne sais toujours pas ce qu’il a dans la gueule, bien trop concentré à faire une belle mise au point sur l’œil et un bon cadrage.
Lorsqu’il arrive au plus près, je suis tétanisé d’émotion. Il est maintenant à une dizaine de mètres, et marque un temps d’arrêt de quelques secondes. C’est à ce moment-là que je distingue ce qu’il a entre les mâchoires. En tout cas, lui a l’air d’être fier de sa trouvaille !
La bise venant de face, il n’entend même pas le bruit du déclencheur, juste intrigué par la pastille de mon gros téléobjectif qui dépasse au dessus des touffes d’herbes. Il repart sur le côté sans avoir eu peur un seul instant. Il a certainement trouvé une carcasse de blaireau mort au bord d’une route. Il faut bien comprendre qu’un renard ne pourrait pas tuer un blaireau.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres !
Après cette rencontre inattendue, voici quelques images de Goupil sur les Monts Jura:
Le renard doit faire de multiples acrobaties pour se nourrir l’hiver. L’épaisseur de neige ne facilite pas la tâche. Ici le mulotage est réussi.
Après cette belle cabriole l’effort n’a pas été récompensé.
Mais avant de plonger, il faut écouter. En effet, le renard a une ouïe fantastique qui lui permet de détecter le moindre frémissement sous l’épaisse couche de neige. Il arrive à cerner exactement l’endroit où il doit « muloter ».
Exercice de style!
Le renard prélève ses proies et bien souvent les laisse sur place le temps d’en attraper d’autres. Mais le danger, c’est de se les faire chiper par un congénère!!!
Le mois de février est la pleine période pour le rut du renard. Voici une belle déclaration sauvage pour terminer cet article !