OPEN, un projet ouvert à tous les abus

En cette année 2021, le maire de Saint-Genis-Pouilly semble plus que jamais décidé à faire sortir de terre son ambitieux projet de centre commercial : OPEN. Un nouveau temple de la consommation, dans un territoire déjà saturé, démesuré et inadapté à une société ayant conscience des enjeux environnementaux à venir. Un projet qui se veut social mais qui risque de faire la part belle aux grandes entreprises et de décimer le peu de petits commerces subsistant dans la commune. Un projet qui se vante d’être écologique mais qui va détruire des hectares de prairie humide et avoir un impact indéniable sur la zone humide voisine et sa faune.

De nombreuses oppositions
Ce projet, cela fait des années qu’on en parle et qu’il rencontre de nombreuses oppositions : d’abord, celles des autres élus du Pays de Gex, ensuite celles des citoyens et enfin celle des associations de protection de l’environnement. Après avoir essuyé des avis négatifs officiels et plusieurs manifestations, OPEN se retrouve confronté à des recours juridiques, engagés par le centre commercial de la commune limitrophe, Val Thoiry, et même par la Communauté de Communes d’Agglomération du Pays de Gex.

Plus récemment, le Collectif Stop Open, un groupement de citoyens constitué tout spécialement pour lutter contre le monstre mercantile, ainsi que France Nature Environnement Ain, ont également engagé des actions devant le juge, en raison des troubles de voisinage, de l’impact sur l’eau et du manque de considération des obligations juridiques d’OPEN en matière de destructions d’habitats d’espèces protégées.

Depuis février, un autre opposant de taille se profile pour OPEN : le Conseil fédéral suisse lui-même a émis des interrogations sur l’impact environnemental du projet, notamment par rapport à la gestion des eaux, dont celles de l’Allondon, une rivière transfrontalière qui subit déjà des variations de débit importantes du fait de l’usage intensif de l’eau et des sécheresses de plus en plus fréquentes sur le territoire. La Suisse craint aussi un accroissement de la pollution de l’air et du bruit, engendré par un trafic routier encore augmenté entre les deux pays à cause d’OPEN. Il faut dire que la France n’a pas daigné avertir sa voisine helvétique de la mise en place de ce projet, malgré la signature de la Convention d’Espoo sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement dans un contexte transfrontalier.

Seul contre tous, le maire de Saint-Genis-Pouilly finira-t-il par réaliser l’aberration d’OPEN, chimère d’un autre temps, ou restera-t-il campé sur sa position en regardant la verdure, l’eau et la vie disparaître pour un sol de béton ?

Agissez!
Dans tous les cas, il n’est pas trop tard pour les habitants du Pays de Gex de rejoindre les nombreux opposants à ce projet et de revendiquer leurs droits à un environnement sain et naturel. A bon entendeur !

Pour aller plus loin
Le recours de FNE Ain a été déposé le 20 février. Un appel à don a été lancé par FNE Ain pour les frais d’avocat. A ce jour, FNE a récolté environ 3600 euros. L’appel va être diffusé largement auprès des personnes, une vidéo est disponible sur le site, puis articles et publications sur les réseaux sociaux vont être diffusé. Si vous voulez soutenir cette cause et que ce n’est pas encore fait donnez sur cette page.
Voir toutes les explications de ce projet sur le site de FnE Ain.

Changement à la tête des ARN : merci Renée et bravo Jean !

Renée Depraz a été présidente des ARN de 2007 à 2020. Courageuse et déterminée, Renée a effectué un travail immense au service de la nature et nous aimerions ici la remercier chaleureusement pour tout ce qu’elle a accompli au sein de notre association !

L’urbanisme et l’environnement dans le pays de Gex
Dès 1995, Renée participe au travail des associations sur le Schéma Directeur du Pays de Gex. Secrétaire adjointe, puis secrétaire des ARN en 1997, elle s’implique sur toutes les questions d’urbanisme du Pays de Gex, aux côtés du Président de l’époque, Pierre-Maurice Laurent : SCOT (schémas de cohérence territoriale), Charte paysagère, concertation avec Genève (les PACA, le Projet d’Agglo franco-valdo-genevois et ses effets sur le territoire: les “contrats” corridors biologiques …)

La gestion de la Réserve Naturelle
Lorsqu’en 2003, la CCPG reprend la gestion de la Réserve Naturelle assurée jusque-là par GERNAJURA, structure ad hoc dont faisaient partie les ARN, Renée contribue largement à impliquer les ARN sur le territoire “périphérique” de la Réserve. Elle participe aussi au Comité de suivi des Travaux et au Comité Consultatif de la Réserve naturelle et s’implique énormément dans le Schéma de desserte sylvo-pastoral de la Haute Chaîne (2010-2014), ainsi que dans les Plans de gestion de la Réserve. En 2009, la CCPG intègre les ARN dans une Cellule technique de la Réserve naturelle; Renée y siège toujours, avec Pierre-Maurice, aujourd’hui.

Etendre l’action des ARN et transmettre les connaissances scientifiques
Renée développe la communication (en poursuivant la publication des “Lettres Infos”…) et les animations et sorties des ARN en s’appuyant sur les connaissances naturalistes et compétences de membres des ARN et d’autres associations comme Lynne Hopkins, Stéphane Gardien… ; elle participe largement à la réalisation des 4ièmes, 5iemes et 6iemes Rencontres jurassiennes, une création des ARN, avec l’appui du PNR du Haut-Jura.
Renée anime et organise, aux côtés de Pierre-Maurice, les “anniversaires” des 20 ans, 30 ans et 40 ans des ARN ; elle pousse pour la réalisation du site internet de l’association (arn-nature.fr). Et elle se bat pour trouver de nouveaux membres, réviser les statuts de l’association pour repréciser son champ d’action et retrouver un nouveau souffle.

Une personnalité courageuse et déterminée
Renée s’est toujours montrée exigeante. Avec elle-même d’abord, toujours prête à donner de son temps aux ARN, et toujours impliquée dans les instances de la Réserve à près de 80 ans ! Exigeante aussi dans les actions et missions de la Réserve Naturelle, vis à vis des pratiques touristiques, du pastoralisme, de la chasse, etc …
Renée a transmis sa passion de la nature dans sa famille – son fils, Jean-Luc, agent forestier, travaille dans le Haut-Jura (son épouse, Alexandra, est coordinatrice du Groupe Tétras Jura) – cela explique peut-être l’intérêt de Renée pour la préservation du Grand Tétras et les questions forestières, sur lesquelles elle intervient souvent !
Elle a toujours eu des relations franches avec tous, que ce soit avec les conservateurs de la Réserve (Alain Bloc, Simon Pauvert, Johann Rosset), les membres de ARN ainsi que des élus et les “partenaires” des ARN, notamment toutes les associations avec qui elle n’a eu de cesse de créer une synergie.

Elle continue d’agir pour les ARN et la Réserve avec courage et détermination.

Nouveau Président
Jean Romand Monnier succède à Renée en tant que Président. Né à Thoiry, il est depuis toujours impliqué dans la vie locale, qu’il s’agisse du conseil municipal de Thoiry dont il est membre depuis 2001, ou des associations : il a notamment participé à la création de l’Association Coopérative Ecologique dans les années 70 à Gex, à la fondation du centre de ski de la Vattay, et a été plus récemment Président de l’Association pour la Préservation du Site de Thoiry (APST) et membre du Verger Tiocan, entre autres !

Aujourd’hui, en plus de son rôle de Président des ARN, Jean est membre du Comité Consultatif et du Comité de Suivi des Travaux de la Réserve Nature. Bravo à lui !